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L’IA générative devrait accélérer la progression des collaborateurs en début de carrière dans tous les secteurs d’activité

17 oct. 2024

• Les salariés pensent que l’IA générative facilitera un tiers (32 %) des tâches de début de carrière au cours des 12 prochains mois.
• 6 managers sur 10 et la plupart des salariés (71 %) estiment que les postes junior, toutes fonctions confondues, évolueront de la création de contenus vers la vérification des résultats de l’IA générative, au cours des 3 prochaines années.
• Plus des trois quarts (78 %) des cadres dirigeants et des managers prévoient que l’IA générative augmentera leur capacité à résoudre des problèmes et à prendre des décisions au cours des trois prochaines années, et plus de la moitié d’entre eux pensent que les postes de manager tendront à se spécialiser.

Paris, le 17 octobre 2024 – Selon le dernier rapport du Capgemini Research Institute sur l’IA générative dans le management et intitulé “Gen AI at work: Shaping the future of organizations” (L’IA générative au travail : Façonner l’avenir des entreprises), l’IA générative pourrait avoir un impact positif en début de carrière. À plus long terme, le rapport conclut que l’IA générative a le potentiel de créer de nouveaux métiers, transformera les structures organisationnelles, favorisera les équipes mixtes humain-IA et entraînera une spécialisation des fonctions managériales. Cependant, l’adoption reste faible et naissante, et la plupart des salariés n’ont pas la formation nécessaire pour développer des compétences en IA générative.

Alors que l’impact de l’IA générative sur les carrières a fait l’objet de vifs débats, cette nouvelle étude révèle que la majorité des cadres dirigeants pense que les salariés juniors pourraient devenir plus autonomes sur leur poste et évoluer vers des fonctions de management opérationnel au cours des trois prochaines années. Dans cette optique, la proportion de managers dans les équipes, toutes fonctions confondues, pourrait passer de 44 % à 53 % au cours des trois prochaines années ; seuls 18 % des cadres dirigeants et des managers pensent que l’IA générative réduira le nombre de managers de proximité.

Les salariés pensent qu’au cours des 12 prochains mois, les outils d’IA générative pourraient permettre un gain de temps moyen de 18 % pour les collaborateurs en début de carrière, ce qui implique de potentielles améliorations significatives de leur productivité. Toutefois, le coût des outils d’IA générative doit également être pris en compte, selon le rapport. En outre, 81 % des cadres dirigeants et des managers prévoient l’émergence de nouveaux postes junior tels que les curateurs de données, les spécialistes de l’éthique de l’IA et les entraîneurs d’algorithmes.

« Les outils d’IA générative sont de plus en plus capables d’aider à accomplir des tâches managériales complexes, ce qui pourrait faire évoluer les structures organisationnelles et les méthodes de travail actuelles, déclare Roshan Gya, Directeur général de Capgemini Invent, membre du Comité Exécutif du groupe Capgemini. L’IA générative a le potentiel de passer d’un rôle de copilote à celui de co-penseur, capable de collaboration stratégique, d’offrir de nouvelles perspectives et de remettre en question les hypothèses. Cette évolution pourrait générer beaucoup de valeur lorsqu’elle est adaptée à des cas d’utilisation spécifiques de l’entreprise mais elle dépend de plusieurs facteurs, notamment de la priorité accordée par les entreprises au renforcement des compétences et de la préparation de leurs collaborateurs, en prenant proactivement des mesures en matière d’acquisition et de développement des talents. »

Un potentiel de redéfinir le management malgré un fossé important quant à l’utilisation réelle

D’après le rapport, l’IA générative fait évoluer la vision des fonctions de direction et de management de demain vers des rôles plus stratégiques, plus concentrés sur la prise de décision et porteurs d’innovation. En effet, de nombreux managers et cadres dirigeants estiment actuellement que les outils de l’IA générative pourraient leur servir de co-penseurs. 65 % des cadres dirigeants et des managers interrogés considèrent que l’IA générative offre un fort potentiel pour les missions stratégiques complexes, et plus de la moitié des cadres dirigeants pensent que les managers joueront un rôle essentiel de catalyseurs du changement provoqué par l’IA générative. Cette technologie pourrait également permettre aux cadres dirigeants et aux managers de gagner jusqu’à sept heures par semaine, et près de 8 cadres dirigeants sur 10 estiment que l’IA générative aura un impact positif sur leur productivité au cours des 12 prochains mois.

L’IA générative a le potentiel d’amplifier la dimension stratégique des fonctions de direction. Actuellement, les dirigeants consacrent plus d’un tiers de leur temps à des tâches administratives. Toutefois, la capacité de l’IA à automatiser une grande partie de ces tâches leur permettrait de se concentrer sur des tâches de planification stratégique et de résolution de problèmes. Plus des trois quarts (78 %) des cadres dirigeants et des managers estiment que l’IA générative augmentera leur capacité à résoudre des problèmes et à prendre des décisions au cours des trois prochaines années, et plus de la moitié d’entre eux pensent que les postes de direction évoluent vers la spécialisation. 57 % des cadres dirigeants d’entreprises ayant déjà bien avancé dans le déploiement de l’IA générative considèrent que leurs postes deviendront plus stratégiques.

Si l’adoption de l’IA générative en matière de management est prometteuse, il existe un écart important entre le potentiel et l’utilisation réelle. Bien que 97 % des dirigeants et des managers déclarent avoir déjà testé des outils d’IA générative, seuls 15 % d’entre eux les utilisent au moins une fois par jour dans le cadre de leurs fonctions.

Les structures organisationnelles doivent évoluer pour permettre une collaboration étroite entre l’homme et l’IA

Dans près de la moitié (46 %) des équipes, l’IA est utilisée simplement comme un outil permettant d’améliorer les capacités et les processus de travail existants. Toutefois, les partenariats homme-machine commencent à être adoptés. Une équipe sur trois utilise actuellement l’IA comme un « membre de l’équipe », notamment pour améliorer les performances humaines ou pour utiliser des agents d’IA afin d’accomplir des tâches prédéfinies sans intervention humaine. Selon l’étude, l’IA n’est actuellement utilisée comme un superviseur (qui dirige, répartit ou hiérarchise le travail des humains) que dans 1 % des équipes. Pourtant, au cours des 12 prochains mois, 13 % des équipes prévoient d’utiliser l’IA à cette fin. Dans un environnement dominé par l’IA, le jugement humain est de plus en plus important, comme le reconnaissent la majorité des dirigeants, des managers et des collaborateurs interrogés.

La formation et les orientations managériales sont nécessaires pour pérenniser l’avenir de l’IA générative au travail

Malgré le potentiel de l’IA générative à stimuler la productivité dans toutes les fonctions, son adoption reste balbutiante. Si près des deux tiers (64 %) des collaborateurs utilisent déjà des outils d’IA générative dans le cadre de leur travail, seuls 20 % d’entre eux s’en servent quotidiennement.

Les salariés ne maîtrisent pas non plus les compétences clés, et seuls 16 % d’entre eux estiment qu’ils bénéficient du soutien nécessaire pour développer leurs compétences en matière d’IA générative. Seuls 13 % des salariés déclarent bien maîtriser les compétences en matière de conversation avec les machines, seul un tiers affirme pouvoir gérer les risques systémiques de l’IA générative, et moins de la moitié affirme avoir des compétences en prompt engineering. Le rapport suggère que les collaborateurs soient dotés des bonnes compétences en matière d’IA afin de définir des règles et des responsabilités pour une collaboration efficace entre les humains et l’IA, en établissant les responsabilités en cas d’erreurs des systèmes d’IA, et en adaptant les flux de travail et les processus à la nouvelle ère de l’IA générative.

Méthodologie

Le Capgemini Research Institute a interrogé en mai 2024, dans 15 pays et 11 secteurs clés, 1 500 personnes issues de 500 entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 1 milliard de dollars. Chaque entreprise est représentée par trois cadres dirigeants, un pour la direction, un pour le management intermédiaire et un pour le management opérationnel (les trois personnes interrogées peuvent être issues de fonctions ou de sites différents). Le rapport s’appuie également sur une enquête menée auprès de salariés en début de carrière afin de connaître leur point de vue sur l’adoption de l’IA par leurs managers et dirigeants. L’enquête a ciblé 1 000 salariés en début de carrière issus des mêmes 500 entreprises que pour l’enquête auprès des cadres. Ainsi, dans l’ensemble, chaque entreprise, indépendamment de sa localisation ou de son activité, est représentée par cinq répondants – trois cadres (dirigeants et managers) et deux salariés en début de carrière. Outre ces enquêtes auprès des cadres dirigeants et des salariés en début de carrière, le rapport s’appuie également sur 15 entretiens en profondeur avec des experts indépendants issus de différents secteurs d’activité à travers le monde pour valider et étayer les résultats. Il convient de noter que les résultats de l’étude reflètent les points de vue des personnes interrogées et visent à fournir des conseils d’orientation.