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Les acteurs industriels européens et américains prévoient d’investir 3.400 milliards de dollars pour la réindustrialisation au cours des trois prochaines années

18 avr. 2024
  • Les marchés domestiques devraient représenter la moitié de la capacité de production totale au cours des trois prochaines années, avec une part du ‘offshore’ réduite à 17% (contre 35% en 2021)
  • A peine la moitié des dirigeants de l’industrie pensent que les politiques et réglementations gouvernementales soutiennent leurs efforts de réindustrialisation
  • Les entreprises s’attendent à une réduction des émissions de carbone de près de 14% en moyenne grâce à la réindustrialisation

Paris, le 18 avril 2024 – La reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales et des capacités de production, pour les rapprocher des marchés domestiques ou les y intégrer, a pris de l’ampleur en Europe et aux États-Unis. Selon le dernier rapport du Capgemini Research Institute The resurgence of manufacturing : reindustrialization strategies in Europe and the US  (La renaissance de l’industrie : stratégies de réindustrialisation en Europe et aux États-Unis), 47% des acteurs européens et américains de l’industrie ont déjà investi dans la relocalisation de leur production et 72% élaborent actuellement une stratégie de réindustrialisation ou en ont déjà mis une en place – la majorité ayant initié ces stratégies au cours des deux dernières années. Une majorité de dirigeants pensent que la réindustrialisation aidera leur entreprise à atteindre ses objectifs en matière de climat, avec une réduction attendue des émissions de carbone de 13,6% en moyenne dans les trois prochaines années.

Les investissements des industriels européens et américains destinés au reshoring, au nearshoring[1], au renforcement de leurs capacités de production locales, ainsi qu’à la construction ou à la modernisation de sites de production sur le territoire national, sont en hausse. Les dirigeants souhaitent ainsi renforcer la résilience de leurs opérations et minimiser les risques de perturbations majeures. La majeure partie de ce financement est consacrée à des initiatives menées sur le territoire national (54% des investissements cumulés au cours des trois dernières années). Mais des obstacles tels que la pénurie de compétences, la rareté des matières premières et le manque de mesures incitatives pourraient à court terme avoir pour conséquence une augmentation des investissements en dehors du territoire national, principalement par le recours au nearshoring et au friendshoring[2]

« Cette étude met en évidence l’ampleur de la mobilisation et des investissements des entreprises pour réindustrialiser l’Europe et les États-Unis. Produire sur le territoire national et adopter le nearshoring sont devenus essentiels pour atténuer les risques multiples qui prévalent dans les pays occidentaux et répondre aux impératifs de souveraineté et de sécurité économiques, » déclare Roshan Gya, Directeur général de Capgemini Invent, membre du Comité Exécutif du groupe Capgemini. « Les acteurs de l’industrie accélèrent leurs efforts et initiatives stratégiques pour renforcer la résilience et la flexibilité de leur chaîne d’approvisionnement, restaurer la sécurité nationale dans les secteurs stratégiques, atteindre les objectifs climatiques et retrouver la puissance industrielle dont jouissaient auparavant les pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Il s’agit d’un changement structurel auquel les entreprises devront s’adapter. »

Les facteurs clés de la réindustrialisation :

  • La résilience de la chaîne d’approvisionnement : est l’un des principaux moteurs de la réindustrialisation ; près de 70% des entreprises interrogées cherchant à minimiser rapidement tout risque de perturbation majeure sur leurs opérations.
  • La durabilité : une majorité (55%) d’entreprises est optimiste quant au fait que la réindustrialisation les aidera à atteindre leurs objectifs climatiques, notamment en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) scope 3[3].
  • Les tensions géopolitiques : une majorité (63%) reconnaissent l’importance stratégique d’une relocalisation de l’industrie pour garantir la sécurité nationale. Un pourcentage similaire (62%) s’attend à ce que la dynamique se renforce pour les segments stratégiques tels que les véhicules électriques, les médicaments et les vaccins, et les semiconducteurs.
  • La législation et les politiques incitatives : les industriels reconnaissent que les mesures incitatives des gouvernements favorisent l’accélération des investissements à destination de la relocalisation, en particulier dans les domaines d’importance stratégique – tels que les semiconducteurs, les batteries et les énergies renouvelables. Cependant, seulement moins de la moitié (49%) estiment qu’elles soutiennent leurs efforts de réindustrialisation.

La réindustrialisation comme vecteur de croissance durable et d’innovation

Dans le cadre de leurs initiatives de réindustrialisation, 62% des industriels déclarent investir dans des technologies visant à améliorer la durabilité. Les gigafactories[4] émergeant comme un élément clé dans le parcours vers une réindustrialisation durable pour les entreprises interrogées ; plus de la moitié (54%) des dirigeants opérant dans secteurs de l’automobile, des batteries et de l’énergie déclarent que leur organisation est en train de construire une gigafactory ou qu’elle prévoit de le faire dans les cinq prochaines années.

Une majorité (68%) exprime sa confiance dans le potentiel de la réindustrialisation pour stimuler l’innovation et le progrès technologique – en particulier grâce à la 5G/Edge, à l’IA générative et aux jumeaux numériques – au cours des trois prochaines années.

La réindustrialisation exigera des talents hautement qualifiés

La moitié des entreprises interrogées prévoient que la réindustrialisation stimulera la croissance de l’emploi au niveau national dans divers secteurs. Cependant, 72% des organisations interrogées expriment la nécessité d’avoir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à cette demande. Pour ce faire, la part des talents de l’industrie possédant des compétences digitales poussées, notamment dans des domaines tels que la gestion de la chaîne d’approvisionnement, l’analyse de donnée, l’intelligence artificielle et le machine learning (apprentissage automatique), devrait passer de 31% aujourd’hui à 53% au cours des trois prochaines années.

Pour plus d’informations ou pour télécharger le rapport, visitez le site : Lien

Méthodologie

Pour cette étude, le Capgemini Research Institute a interrogé en février 2024 1.300 cadres dirigeants d’entreprises ayant un chiffre d’affaires annuel supérieur à un milliard de dollars opérant dans 13 secteurs clés de l’industrie aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe (notamment en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie, aux Pays-Bas, et dans les pays nordiques). Les personnes interrogées occupaient au moins un poste de directeur et représentaient plusieurs fonctions, notamment la direction générale, la technologie, et les fonctions liées à la production.

À propos de Capgemini

Capgemini, partenaire de la transformation business et technologique de ses clients, les accompagne dans leur transition vers un monde plus digital et durable, tout en créant un impact positif pour la société. Le Groupe, responsable et multiculturel, rassemble 340 000 collaborateurs dans plus de 50 pays. Depuis plus de 55 ans, ses clients lui font confiance pour répondre à l’ensemble de leurs besoins grâce à la technologie. Capgemini propose des services et solutions de bout en bout, allant de la stratégie et du design jusqu’à l’ingénierie, en tirant parti de ses compétences de pointe en intelligence artificielle, en cloud, et en data, ainsi que de son expertise sectorielle et de son écosystème de partenaires. Le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 22,5 milliards d’euros en 2023.

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À propos du Capgemini Research Institute

Le Capgemini Research Institute est le groupe de réflexion interne de Capgemini sur tout ce qui touche au numérique. L’Institut publie des recherches sur l’impact des technologies numériques sur les grandes entreprises traditionnelles. L’équipe s’appuie sur le réseau mondial d’experts de Capgemini et travaille en étroite collaboration avec des partenaires universitaires et technologiques. L’Institut dispose de centres de recherche dédiés à Paris, en Inde, au Royaume-Uni, à Singapour et aux États-Unis. Il a récemment été classé n°1 au monde pour la qualité de ses recherches par des analystes indépendants.

Pour plus d’informations : https://www.capgemini.com/researchinstitute/


[1] Dans cette recherche, le reshoring est défini comme le retour de la fabrication/production sur le marché domestique / dans le pays du siège de l’entreprise. Le nearshoring, par différence à l’’offshoring’, consiste à délocaliser ou à rapatrier une activité économique dans un pays proche de ses marchés de consommation.

[2] Le friendshoring est une pratique commerciale où les réseaux de la chaîne d’approvisionnement se concentrent sur des pays considérés comme des alliés politiques et économiques afin de réduire davantage l’exposition au risque.

[3] Le scope 3 regroupe toutes les émissions de gaz à effet de serre qui ne sont pas liées directement à la fabrication du produit, mais à d’autres étapes du cycle de vie du produit (approvisionnement, transport, utilisation, fin de vie, etc.)

[4] Les gigafactories sont des usines de très grande taille dédiées à la production de batteries et moteurs pour voitures électriques.